Les habitudes alimentaires à mayotte

Publié le par Véro et Marc

A Mayotte, traditionnellement, il n'y a pas d'heure fixe pour manger.
Et si, par hasard, une personne vient au moment où on mange chez nous, obligatoirement et par respect, on doit l'inviter à partager le repas. On dit : "Karibu ule" ("Assieds-toi et mange."). Si elle répond : "Marahaba tsi cura" ("Merci, je suis rassasié."), on doit se soumettre à sa volonté. Mais si on ne l'invite pas, elle va dire dans le quartier que nous ne sommes pas hospitaliers. Et c'est mal vu par la population.

A Mayotte, on a l'habitude de manger trois fois par jour.
Le matin, traditionnellement, on mange le reste du repas de la veille (keya en shimaoré, enkera en shibushi) et de la bouillie de riz et d'eau (pangu ou empangu ). On peut aussi manger du pain avec du thé (de l'eau bouillie avec de la cannelle - les feuilles et l'écorce en bâtons -, ou des feuilles de citronnelle) ou ne rien manger du tout.
Le midi, nos mamans préparent le repas, qui est souvent constitué de bata bata (bananes et/ou manioc et fruits à pain bouillis) avec de la viande et du piment. Mais on mange aussi du riz, des mabawas (ce sont des ailes de poulet), ou du kakamuku (poisson bouilli avec du tamarin, du safran et des oignons).
Les Mahorais aiment bien servir les plats avec du piment écrasé (putu ou pili pili), mélangé avec du sel chinois (du glutamate).


Pour le repas du soir, avant six heures, tout doit être préparé. Ce sont les jeunes filles qui font la cuisine. On mange souvent du riz et du mataba (brèdes de manioc cuites dans le lait de coco) avec des achards de mangue (tchari ya manga) , de papaye verte ou de tamarin.
On n'est pas obligé de se réunir pour le moment du repas. Quand il est prêt, ceux qui sont à la maison mangent et on garde une partie pour les autres, qui mangeront à leur retour. Dans de nombreuses familles, le mari mange tout seul et il est servi le premier. Quand on commence le repas, on dit : "Bismillah" ("Je mange grâce au nom de Dieu.")
On est assis par terre, sur une natte. On mange avec une cuillère ou avec les mains.
Après le repas, on boit un verre d'eau et on dit "Alhamdoulilahi" ("Je remercie Dieu de nous avoir donné cette nourriture").

Et si, par malchance, on est loin de la maison, on peut aller chez les mamans brochetti pour manger, si on a de l'argent.

L'islam exige de respecter rigoureusement le mois de jeûne du ramadan. Durant cette période, il est interdit de manger et de boire entre la prière du matin et la prière du soir. Mais la nuit, le repas se transforme en une grande fête.
Certains plats sont préparés seulement à l'époque du ramadan, comme le riz pilé (ubuwatahani) : on le fait cuire dans de l'eau bouillie en le retournant régulièrement avec une cuillère jusqu'à ce qu'il soit prêt. On mange aussi du manioc séché, pilé puis cuit dans de l'eau.

A Mayotte, pour fêter la nouvelle année, on va tous à la plage pour faire des voulés avec la famille ou les amis : manger, boire, se baigner. Le voulé, c'est un repas qu'on fait à Mayotte quand on fait la fête. On le fait là où on veut, mais surtout à la plage. On coupe des fagots et on les entasse les uns sur les autres. On allume le feu, on attend que le bois se transforme en braises et on fait cuire la viande (des mabawa et des brochettes) ou le poisson. On fait cuire aussi des bananes et du fruit à pain sous la cendre ou on les fait frire ou bouillir. On mange aussi du manioc frit. Après avoir mangé, on joue au football sur la plage ou on se baigne dans la mer.

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